samedi 17 mai 2014

Camp de Réfugiés de Latina, Italie



Le Camp de Réfugiés de Latina (1957 – 1990)



Entrée du Camp, via XXIV Maggio, Latina, Lazio
(En dessous de cette photo, sur Internet, des plaisantins ont écrit « Gates to Hell », « Arbeit Macht Frei » ou la citation de Dante « lasciate ogni speranza, voi che’ntrate», ce qui, malgré la misère qui régnait à une certaine époque, est quand même exagéré)

Au cours d’un voyage récent en Italie, M Mihai Babeanu, membre de La Maison Roumaine et ancien « client » du camp de réfugiés de Latina, a remarqué sur le mur de l’entrée une plaque commémorative. Il s’est étonné qu’elle ne fasse mention que des seuls hongrois parmi les nombreuses personnes de différentes nationalités qui avaient séjourné la bas
Il a donc écrit au maire de la commune de Latina le 10 avril 2014, pour lui communiquer sa surprise et en savoir plus sur l’histoire de ce camp devenu université à l’heure actuelle.
Voici la lettre adressée au maire Giovanni di Giorgi :


à: M le maire de Latina
Avv. Giovanni Di Giorgi
Piazza del Popolo 1
Latina, Lazio,  Italia

Monsieur le Maire,

Me trouvant de passage dans votre commune, en décembre 2013, j’ai vu la plaque que vous avez mise sur le mur extérieur de l’ancien Campo Profughi Stranieri Rossi Longhi, via XXIV Maggio à Latina. Elle rend hommage aux hongrois qui ont transités par ce camp dans lequel j’ai moi-même séjourné entre 1973 et 1974.
C’est une excellente initiative.
Mais pourquoi ne mentionner que les hongrois ?
Entre 1957 et 1990, des centaines de milliers de réfugiés ont transité dans ce camp, des polonais, roumains, tchèques, slovaques, bulgares, albanais, des réfugiés de l’ex Yougoslavie, et même des grecs et des espagnols, en petit nombre, il est vrai.
La durée des séjours allait de quelque mois à plusieurs années.  
 L’immense majorité venait d’Europe de l’Est.
Toutes ces personnes: hommes, femmes, enfants, jeunes ou âgés, qui avaient eu la malchance de vivre dans des pays communistes, sont arrivés à Latina, avec leurs rêves et l’espoir d’une vie meilleure.
La réalité de la vie du camp de Latina était très loin de leurs illusions, mais le plus important pour eux était qu’il se trouvait dans un pays libre !
Les nouvelles générations, et particulièrement les étudiants de la faculté d’Economie de l’Université La Sapienza di Lazio, doivent savoir ce qui s’est passé dans les murs qu’ils occupent.
Ce camp était pour des hongrois et pour tous les autres ! 

“La memoria conta veramente - per gli individui, le collettività, le civiltà - solo se tiene insieme l’impronta del passato e il progetto del futuro, se permette di fare,
senza dimenticare, quel che si voleva fare, di diventare senza smettere di essere, di essere senza smettere di diventare.”
 Italo Calvino   (1923 – 1985)
 
Quelles genre de traces, plaques commémoratives, expositions, panneaux, musées témoignent de toutes ces personnes qui ont transité à Latina?
Peut être y’a-t-il déjà eu des initiatives dans ce sens de votre commune ?  Pourriez-vous nous tenir au courant ?
En espérant de votre part une initiative positive, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à ma haute considération.
                                                Mihai Babeanu

pour « La Maison Roumaine »
Association culturelle française à but
non lucratif, créée en 1982.
Répertoriée depuis 2012 dans
l’Annuaire des Sociétés Savantes du
Comité des Travaux Historiques
et Scientifiques

 Voila la réponse du service de presse de la mairie de Latina le 9 mai 2014 :

Gentile Signor Mihai Babeanu,
le scrivo da parte del sindaco in risposta alla lettera che ci ha inviato qualche settimana fa e riguardante il Campo Profughi di Latina.
Ci informeremo meglio sulla targa affissa in memoria dei profughi ungheresi ma le anticipo che una giornalista di Latina sta realizzando un documentario proprio per raccontare la storia del campo profughi della nostra città.
Il film racconta le storie di alcune persone che vi hanno soggiornato (attraverso video dell’epoca, foto, documenti e immagini di oggi) e che sono poi partite per altri Paesi dove si sono poi stabilizzati e hanno costruito la loro vita.
Ho dato i suoi contatti ad Emanuela Gasbarroni così che possa contattarla direttamente.
Spero di farle cosa gradita.
Sarà nostra premura informarla su altre iniziative in memoria dei profughi passati per la nostra città e fornirle altre risposte in merito alla “targa” di cui chiede nella lettera.
Cordiali saluti
Marzia Lizzio
Ufficio Stampa   Comune di Latina

Mihai Babeanu a été contacté par la journaliste Emanuela Gasbarroni qui veut réaliser un film de 52 minutes sur ce camp de réfugié qui a vu passer des dizaines de milliers de réfugiés, qui venaient, pour la plupart, des pays communistes d’Europe.

La présentation de ce film est visible sur https://vimeo.com/71417439  avec le mot de passe : magapw2013
(On y découvre Alex Konick, jeune roumain de Timisoara de 22 ans, qui a fait un « séjour » à Latina, puis a entrepris des études aux Etats Unis et qui travaille actuellement au Département d’Etat à Washington.
 Il est en poste à l’Ambassade U.S. de Belgrade.)

La réalisation du film est prévue pour le mois de juillet 2014. Actuellement c’est encore la phase de recherche de financement.
M Mihai Babeanu a accepté d’être consultant.
 On vous tiendra au courant de l’évolution de ce projet.

3 commentaires:

  1. Moi aussi j'y suis passé dans ce camp.
    Souvenirs souvenirs.
    Un grand merci aux amis italiens pour leur hospitalité.

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    1. Il faut contacter Mme Gasbarroni (emagasby@hotmail.it) qui cherche des anciens "clients" de Latina pour un film documentaire.

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    2. Et moi aussi entre 73-74 mais je n'ai pas que de beaux souvenirs... Ayant subi un grave accident de train au moment de mon séjour, j'ai dû y rester plus longtemps que prévu.

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